La compensation carbone est devenue en quelques années l'un des slogans verts préférés des grandes entreprises et industries. L'idée pouvait paraître intéressante il y a une dizaine d'années, mais les nouvelles connaissances sur le climat, la biodiversité et la réalité des pratiques en entreprise démontrent désormais que la compensation est bien souvent inefficace.
La démarche de la compensation carbone consiste à mettre en place des actions permettant de séquestrer le dioxyde de carbone afin de compenser ses émissions de gaz à effet de serre. Dans la grande majorité des cas, l'action mise en place par l'entreprise passe par la plantation d'arbres, et cela, n'importe où dans le monde. Une entreprise peut donc relâcher du carbone en région parisienne et décider de compenser cette pollution par la plantation d'un certain nombre d'arbres en Amazonie. En théorie, cette compensation carbone doit s'accompagner d'un effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais, dans la réalité, la compensation carbone est bien loin de remplir ses objectifs. Découvrez les trois principales raisons.
Planter des centaines ou milliers de jeunes arbres n'est pas une solution effective et rapide pour séquestrer le carbone : la meilleure action en faveur de la biodiversité et du climat est de conserver les arbres matures. Les arbres ne commencent à devenir vraiment efficaces pour séquestrer le carbone qu'à partir de 40 à 50 ans. La plus forte séquestration de carbone a ensuite lieu en milieu de cycle de vie des arbres : entre 70 et 140 ans, selon les différentes espèces. Autant dire que planter un jeune arbre n'a qu'un effet très limité, comparé à l'action de protéger des arbres déjà en place.
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